L’utilisation de la recherche vocale gagne du terrain de manière considérable en France et ailleurs… Après l’avènement de Siri sur les supports Apple, Ok Google ou encore Cortana sur Microsoft, le phénomène s’étend maintenant à l’environnement direct des particuliers avec les assistants intelligents « Echo » d’Amazon et « Home » de Google pour répondre à leurs requêtes.
Phénomène qui se révélait avant plus du ressort de l’amusement occasionnel, du test de l’assistant vocal, la recherche vocale est devenue maintenant une pratique de plus en plus ancrée dans le quotidien des usagers avec une vocation d’utilité.
Liée à une recherche à la fois en mobilité (recherche d’adresses de lieux), mais également liée à une activité prenante réalisée à son domicile (cuisine, bricolage…), la nature des demandes vocales se diversifie et généralise son usage.
Et dès 2020, la recherche vocale sera le moyen numéro 1 pour rechercher. Nous profitons donc de cet article pour faire le point sur cette tendance de fond.
Le bond de la recherche vocale
Une récente étude de Google UK* nous fournit des chiffres qui confirment l’ampleur du phénomène :
- 42% des sondés utilisent quotidiennement la recherche vocale, contre 25% il y a 4 ans.
- 75% des sondés reconnaissent qu’ils recherchent encore davantage maintenant, dans la mesure où ils peuvent utiliser la recherche vocale mobile.
- 67% utilisent la recherche textuelle sur mobile plusieurs fois par jour et 51% utilisent la recherche vocale et textuelle de manière interchangeable.
- Ceux qui ont débuté à utiliser la voix au cours de ces 6 derniers mois, ont un usage plus fréquent dans l’utilisation de la voix.
- 57% pensent que la recherche textuelle est une fonctionnalité traditionnelle hautement fonctionnelle, mais 45% des sondés perçoivent la voix comme l’outil de recherche du futur.
- 83% conviennent que la recherche vocale rendra plus facile la recherche de choses que les gens veulent à tout moment.
- 89% des sondés estiment que la recherche vocale permettra aux gens de chercher des choses plus rapidement que ce qu’ils font maintenant, et aussi s’attendent à ce que Google soit assez intelligent pour reconnaître les voix et répondre en conséquence.
Capture d’écran de Google Trends sur la recherche « Appeler Maman et « Appeler Papa », évolution positive sur les 5 dernières années
Les consommateurs ont besoin de plus de rapidité, d’engagement et de réponse à leurs besoins
Deux facteurs impactent les retours des sondés et l’expérience utilisateur qu’ils peuvent vivre en recherche vocale :
- Le premier est l’âge des consommateurs : l’étude de Google UK a révélé que 50% des millennials (nés entre 1980 et 2000) se sentent frustrés par la lenteur de la vitesse de chargement des pages, contre seulement 28% des personnes âgées de 35 à 44. Ainsi, les plus jeunes générations ont une demande plus forte d’instantanéité, exigeant dès lors des progrès des supports mobiles sur cet aspect.
- Donc: une optimisation de la vitesse de chargement réduirait drastiquement la frustration liée à l’expérience vocale.
- Le deuxième est lié à la connaissance et l’étendue des capacités de l’outil : 57% des sondés ont déclaré qu’ils utiliseraient davantage l’outil de recherche s’il proposait des commandes plus complexes, ainsi que s’ils bénéficiaient de résultats de recherche plus détaillés. Enfin, 42% ont également souligné que leur utilisation augmenterait s’ils avaient connaissance d’une meilleure façon d’utiliser la recherche vocale.
- Donc: plus de pédagogie et de résultats.
Pour faire suite à ces deux éléments, Matt Bush, le directeur des agences Google UK, a déclaré :
« Notre enquête montre le potentiel de la voix et de la recherche plus largement comme un moyen pour les marques de communiquer authentiquement avec le public. En prenant le temps d’apprendre comment les consommateurs l’utilisent, compte tenu de l’impact des facteurs externes sur les perceptions des consommateurs, ainsi que la reconnaissance des moyens de recherche qui peut être améliorée à travers la voix, le texte et les plateformes mobiles, elle deviendra un canal de communication très réussie qui mènera à des liens personnels et engageants avec ceux qui prennent plus en compte les consommateurs. »
*3.000 personnes ont répondu pendant 15 minutes à un sondage en ligne, dans le cadre de cette étude de Google UK.
Comportement du consommateur : une nouvelle habitude est née !
Condition sine qua none au développement de la recherche mobile : le machine learning et le traitement du langage naturel doivent être en mesure d’optimiser la technologie de reconnaissance vocale, afin de mieux interpréter et comprendre les demandes et les commandes des consommateurs.
A ce sujet, la recherche vocale a déjà fait des progrès conséquents en termes de contexte, car si vous demandez, par exemple, “Combien de temps pour aller à Paris”, vous pourrez ensuite demander “Où puis-je m’arrêter pour faire de l’essence ? », sans avoir besoin de repréciser la destination.
Quid de ce bouleversement sur la relation marque – consommateur ?
Nous y voilà ! L’adoption croissante de la voix arrive à point nommé pour les marques et les agences. Réinventer la relation avec les publics, en quête d’expérience plus forte, plus rapide, plus efficace, mais également, plus personnalisée : voilà la promesse qui se profile derrière l’essor de la recherche vocale.
En tant qu’expert de la visibilité digitale des entreprises, comment pouvons-nous nous positionner afin d’apporter plus de valeur-ajoutée ? Et plus spécifiquement sur l’enjeu du référencement naturel qui est directement impacté par cette nouvelle pratique ?
Car lorsque nous écrivons ces lignes, parlant de requêtes plus familières, plus longues, plus personnalisées, cela nous renvoie directement à la mission de 1789.fr, à savoir : créer des points de rencontre entre la marque et ses publics.
Quel impact la recherche vocale a-t-elle alors sur le SEO et sur le contenu des sites?
Pas mal de choses puisqu’elle pousse nos pratiques à nous rapprocher encore plus du besoin consommateur ! D’une communication unidirectionnelle et descendante, l’approche à évoluer vers plus d’interactions et d’échanges. C’est maintenant l’heure de la mise à disposition de réponses, une approche tournée user-centric, passant de l’ère du moteur de recherche à celui du moteur de réponses… Comment cela se traduit-il maintenant ?
La requête conversationnelle, longue et riche
Lors du SEO CAMP 2017, la recherche vocale a été positionnée comme une des 5 priorités des référenceurs en 2017.
Interrogés par SEO Camp, 471 professionnels du référencement devaient choisir leurs priorités de 2017 parmi une liste( source Journal du Net)
Et pour cause ! Elle redéfinit les cartes et stratégies. Pour quelle raison ? Car elle génère une nouvelle forme de recherche se rapprochant plus de la conversation que du simple mot clef. Elle crée des recherches uniques et donc bien différentes d’un seul ou deux mots clefs sur lesquels les référenceurs avaient l’habitude de se positionner.
Nous pourrons donc aisément comprendre que les requêtes textuelles effectuées sur clavier et les recherches vocales seront complètement différentes… quelques différences notables entre les deux sont à remonter :
- Les requêtes seront allongées : à l’instar du phénomène observé sur le search avec le nombre moyen de mots clefs qui s’allonge dans les requêtes (nous poussant irrémédiablement vers la stratégie de longue traine) :
- Pour asseoir le propos, voici en 2016, la répartition des requêtes en fonction du nombre de mots clef**s :
- 1 mot clé : 2,4% des recherches
- 2 mots clés : 22,9% des recherches
- 3 mots clés : 34,1% des recherches
- 4 mots clés : 22% des recherches
- 5 mots clés : 10,8% des recherches
- 6 mots clés : 4,6% des recherches
- 7 mots clés : 1,9% des recherches
- + de 7 mots clés : 1,2% des recherches
- La moyenne est donc de 2,5 voire 3 mots clefs par requête
- Pour asseoir le propos, voici en 2016, la répartition des requêtes en fonction du nombre de mots clef**s :
**Source : YOODA Insight, qui a extrait les données de recherche de Google.fr sur un volume de 100 millions de requêtes
- En outre, les requêtes auront tendance à utiliser des mots d’interrogation comme « où », « comment », « combien », « qui », « quoi » ou des mots d’action comme « commander » … Comme le montre d’ailleurs le graphique lié à la recherche « Paris » (« comment aller à Paris pas cher », « comment aller à Paris Plage », « où aller manger à Paris »…)
- De vraies phrases remplaceront une succession de mots clefs. Pour aller vite, et finalement correspondre à l’attente des moteurs, les internautes ont tendance à écrire plusieurs mots clés sans les lier (sans déterminant, préposition, etc). La recherche vocale devrait faciliter les requêtes sous forme de phrase à la syntaxe correcte.
- Par exemple, une requête comme « recherche vocale seo » deviendra « comment améliorer le seo pour la recherche vocale ».
- Un exemple parfait : cette grand-mère anglaise qui demandait à Google « de lui traduire ce chiffre romain s’il vous plait »… Nous nous orientons complétement vers ce type de service, à même de fournir des réponses. Elle avait donc déjà tout compris de la recherche conversationnelle avant l’heure : il faut donc bien avoir une conversation avec le moteur de recherche !
- Toujours dans cette vague de phrases interrogatives, l’avantage des assistants est qu’ils peuvent reconnaitre les fautes d’orthographe (ortografe ? ?)… Seul bémol sur lequel la recherche n’est pas encore au point : les assistants ne sont pas encore capables d’interpréter les intonations, hésitations. Mais ils sont néanmoins capables de gérer les accents (assistant google notamment)
L’ère des questions-réponses
- Les requêtes vocales prennent souvent la forme de questions, on peut donc penser que les sites de type forums ou sous forme de questions-réponses pourront être favorisés dans les résultats. C’est d’ailleurs bien souvent dans ces sites que le langage naturel est utilisé afin d’échanger : « comment se rendre » « quel type de produit utilisé « quel hôtel choisir ».
- En témoignent d’ailleurs les résultats de l’enquête Sunnyreport – USA – datant de 2015, qui montre les raisons principales d’utilisation de la recherche vocale en fonction de l’âge. Avec une constante cependant, la demande de l’itinéraire et les appels restent en première ligne.
La mobilité au cœur du référencement local
- Cette étude nous montre également un espace de visibilité à ne pas négliger pour les entreprises : le travail sur les requêtes locales et la position sur Google My Business restent essentiels au référencement local : quand nous savons que 38% des adolescents et 40% des adultes utilisent la recherche vocale en mobilité, il est nécessaire de multiplier les chances d’acquérir ce trafic en optimisant sa fiche Google My Business !
Un dernier point que la recherche vocale renforce de manière significative : les résultats positionnés en position 0 … A ce propos, je vous laisse découvrir l’article rédigé par Abdel sur ce sujet pour comprendre les bonnes pratiques en termes d’ergonomie éditoriale qui vous permettront de vous positionner sur cette fameuse position 0. Je vois que vous en avez l’eau à la bouche !