Aujourd’hui en France, 64 % des mobinautes français connaissent Google Assistant et 32 % l’ont déjà utilisé (source HUB Institute). Et 47% des adeptes de recherche vocale déclarent l’utiliser tous les jours.
Tendance émergente ou réel phénomène de consommation ? Plutôt tendance émergente dans l’hexagone. Même si la vague déferlante pourrait bien frapper nos côtes si l’on voit comme miroir la tendance engagée aux Etats-Unis où déjà 39 millions d’enceintes connectées sont présentes.
Et pour cause ! La promesse des assistants vocaux se veut simple mais puissante :
– L’intuitivité (70 % des requêtes sont faites en langage naturel)
– La rapidité (31 mots par minute avec un stylo, 70 avec un clavier et 200 avec la voix)
– La performance (95 % de compréhension des mots par la machine, soit autant que pour un humain)
Regardons donc d’un peu plus près ce qu’il en est.
- L’ère du commerce conversationnel avec les assistants vocaux
Dotés d’un bagage de qualités non négligeables, ces assistants intelligents auraient vocation à remplacer un certain nombre d’outils de consommation/commande comme les applications mobiles par exemple… Dans les faits, la promesse des assistants vocaux intervient là où le parcours d’achat peut sembler long, inadapté, marqué de bugs techniques entre le site mobile ou l’application et l’oubli de nos mots de passe ou coordonnées bancaires… Au lieu de cela, votre assistant vocal vous promet un commerce conversationnel sans heurt, où vous pourrez suivre la livraison de votre pizza ou suivre l’arrivée de votre taxi sans rien faire.
Car c’est bien de cela dont nous parlons aujourd’hui : le commerce conversationnel.
Les dernières annonces de Google Assistant confirme bien cette tendance : François Loviton (directeur retail France de Google) déclarait d’ailleurs récemment : « L’Assistant sera à disposition des acheteurs pour réaliser des achats, en premier lieu sur un smartphone compatible. Les consommateurs pourront ainsi réserver ou passer une commande auprès de leurs marques préférées; et également avoir accès au suivi de leur commande, en recevant par exemple des mises à jour de statut pour savoir quand leur taxi arrive ou quand leur pizza sera livrée, ou en accédant à un historique unique de leurs commandes. »
Ainsi, les trois nouvelles fonctionnalités à retenir serait :
- la possibilité de réserver un produit,
- d’effectuer son paiement,
- et enfin de suivre sa commande par la voix
A faire pâlir nos sites les plus ergonomiques…
- Que cela implique-il pour les marques ?
En tant que communicants ou consultants digitaux, notre quête perpétuelle demeure l’expérience-utilisateur, que celle-ci soit fluide, que les interfaces soient rapides pour qu’elles satisfassent pleinement nos consommateurs ou usagés. Alors fatalement, nous pouvons nous demander comment se positionner pour exploiter au mieux ce nouveau canal, à la fois de contact mais aussi de satisfaction client.
- Le référencement naturel et l’AEO (l’Optimisation des Moteurs de Réponse)
Tout d’abord, le travail de référencement naturel va se faire différemment : d’ici à 2020/22, il est fort probable que les recherches se répartissent équitablement entre PC/Mobiles et assistants vocaux (source SEMRush).
A cela, nous pouvons ajouter un phénomène de visibilité réduite : la recherche vocale amène de plus en plus à une seule et même réponse (recherche de longue traîne oblige). Ce qui implique que les marques doivent travailler encore plus leur position 1 ou 0, car en termes de taux de clic, il est fort probable que la 1ère position remporte jusqu’à 60% de celui-ci d’ici à 5 ans.
Visuels Semrush
Pour cela, quelques règles essentielles à rappeler qui se segmentent en 2 volets importants :
Le travail de communication et de compréhension :
- Exploiter le balisage des données structurées / micro données (Schema.org): fournir à Google ou bing plus d’informations sur : votre nom, votre adresse, vos comptes de réseaux sociaux, site, logo, organisation, produits, avis…
- Ce que dit Google à ce sujet : « En utilisant le balisage de données structurées, vous pouvez activer plus d’éléments fonctionnels et visuels de votre site pour apparaître directement dans les résultats de recherche et dans Knowledge Graph. Cela permet aux utilisateurs de mieux reconnaître votre site officiel et d’accéder plus facilement aux informations que vous fournissez.»
- Utiliser le HTML5 sémantique et ses balises (<header>, < footer>, <nav>, <article>…) Pour les internautes, il est facile d’identifier les différentes zones d’une page web rapidement. Les en-têtes, les menus et le contenu principal sont identifiables. Mais les robots des moteurs ont plus de difficulté à identifier la structuration. Donc aidons-les !
- Et enfin, encore et toujours : travailler un contenu de qualité unique et compréhensible
Le travail de crédibilité :
- Le travail de réassurance et avis clients (plateformes d’avis bien référencées sur Google en page 1 ou 2…)
- Le travail de mentions et liens hors du site (à relayer, commenter, réutiliser…)
- La confirmation des tiers de confiance (influenceurs, blogueurs, journalistes, etc.)
- La mise à jour des articles de presse vous citant
- Le travail de confirmation de vos tiers (fournisseurs, associations, experts…)
Ce double travail de communication et de crédibilisation (l’un n’allant pas sans l’autre) permettra ainsi de favoriser la compréhension de vos offres par Google, pour ensuite renforcer la réassurance et la crédibilité de celles-ci.
- Le développement des interface vocales interactive (skill) pour Google Home ou Alexa (boîtier Echo d’Amazon)
Au-delà de l’aspect référencement, les marques doivent également se positionner sur le bénéfice client qu’elles peuvent apporter via ces nouvelles interfaces, intégrées au sein des foyers de leurs utilisateurs.
Les entreprises devront proposer via les assistants vocaux un service de qualité, leur permettant de bénéficier d’une bonne image et de récolter les fruits d’un bouche à oreille positif.
Voici quelques exemples de marques qui ont su s’emparer du phénomène :
- Radio France, leader français du podcast, qui a développé son skill sur Google Home avec des requêtes du type « Quelles sont les actualités ? » qui lance le flash de France Info. « Il existe 26 flux différents sur l’appli vocale, extraits de nos différentes émissions. Les flashs France Info sont rafraîchis quatre fois par heure » détaille Pippa Rimer, Head of App Product.
- Deezer : en connectant son compte Deezer sur Google Home, l’utilisateur peut lui demander de jouer son « flow », une bande son personnalisée forme de playlist infinie. « On se doit d’être présent sur ces assistants vocaux et de proposer à nos abonnés une expérience avec le moins de frictions possibles », explique Mathieu Lima, Voice Product Manager de la marque
- Sephora qui déploie via Google Assistant des tutos de 2 minutes et la possibilité de prises de RDV beauté
Combien peut coûter le développement d’une skill ? Selon Hicham Tahiri, CEO de Smartly.ai, il faut compter 300 K€ et un an de développement s’il est réalisé en interne, 70 K€ et six mois avec une agence, 40 K€ et 2 mois si l’on s’adresse à un éditeur de logiciels et son réseau d’experts.
Alors même si le développement de ces skills n’est pas à la portée de toutes les entreprises, pensez déjà à ces nouveaux usages pour ainsi envisager la future consommation de vos produits d’ici quelques années/décennies !
Sources :
https://fr.semrush.com/blog/futur-du-seo-aeo-comprehension-et-credibilite/
https://fr.semrush.com/blog/balisage-schema-pour-votre-entreprise/
https://hubinstitute.com/2018/03/assistant-vocal-voix-best-practices-marque/
https://hubinstitute.com/2018/03/vocal-marche-etatdeslieux-bot-googleassistant/