Un petit billet d’humeur pour prendre un peu de hauteur, ça vous dit ? Entendues et réentendues, certaines remarques à propos des réseaux sociaux méritent d’apporter un éclairage, voire une sérieuse remise en place. Ils sont (au choix), pauvres, inconscients, narcissiques, mensongers, inutiles, compromettant et virtuels. Trop facile…
Tout d’abord, est-il utile de rappeler que les réseaux sociaux sont des supports qui déclinent (courageusement) toutes responsabilités quant à la qualité des contenus partagés.
- Sont-ils responsables de tous les maux de la terre ? Si vos maux sont seulement des mots, peut-être.
- Sont-ils objectifs ? Absolument pas. Et ne l’ont jamais revendiqués. (et d’ailleurs quels médias le sont ?)
- Sont-ils excessifs ? Parfaitement, dans le négatif mais également le positif. Ce dont ne peuvent se vanter leurs cousins médias traditionnels.
- Sont-ils virtuels ? Si vous n’avez pas encore compris la différence entre un jeu vidéo et un journal TV, sachez qu’ils peuvent partager le même écran, faire preuve tous deux de créativité mais ne s’apprécient pas avec le même sérieux.
- Sont-ils le reflet de la société ? De ses dérives? Certainement. De ses initiatives novatrices et de ses actions solidaires ? Aussi.
Je suis sur Nice Est si vous avez besoin #PortesOuvertesNice
— Céline ☯?? (@Ptitpadawan) 14 juillet 2016
Parlons ensuite de la qualité de votre flux d’information. Chers amis, c’est très simple. A l’ère du « J’aime donc je suis » : votre timeline vous ressemble. Crachez sur son contenu, déplorez sa tenue! C’est un miroir que vous insultez ! Alors bien-sûr, un certain pourcentage (soyons précis !) des posts de nos murs sont « suggérés »… Et oui, Facebook c’est gratuit (et ça le restera toujours) ! Nous sommes responsables de ce qui arrive dans nos timeline Facebook, Twitter, LinkedIn… Les amis que nous ajoutons, les pages que nous fréquentons et likons et les publications que nous partageons définissent les informations que nous recevons. (Ça parait évident, mais ça va mieux en le disant)
- Vous n’aimez pas les discussions juvéniles (ou séniles) qui fleurissent sur votre Facebook ? Changez d’amis.
- Vous vous lassez du caractère « théorie du complot permanent » de vos actualités ? Cessez de les partagez
- Vous avez l’impression de tourner en rond ? Likez d’autres pages et variez les plaisirs
- Vous trouvez que l’actualité politique est très orientée ? Ouvrez votre univers à d’autres influences sans forcément y adhérer. Rien de plus dangereux qu’un entre soi rabâché.
Le réseau social #Facebook part à la chasse des sites de mauvaise qualité https://t.co/SQywpbhPYI pic.twitter.com/XNEG7a4G0O — 1789.FR (@1789_fr) 16 mai 2017
Choisissez vos amis avec soin. Gardez les bons (les vrais) mais séparez-vous de leur prise de parole fatigante.
Abonnez-vous à des pages pertinentes ou sachez « disliker » au gré des saisons. Contrairement aux médias classiques, nous choisissons nos chaînes et passons de l’une à l’autre sans attaches à long terme, génération zapping oblige.
Gardez à l’esprit que la moindre action (partages, likes, commentaires) est un signal que vous donnez quant à vos centres d’intérêt.
Télé, radio, presse critiquent souvent le caractère non journalistique (absence de ligne éditoriale, manque d’éthique, sources douteuses) des réseaux sociaux qu’ils consomment pourtant sans limites.
Mais les mobinautes accordent plus d’attention à une information croustillante qu’à une information officielle. (Les magazines People ne datent pas d’hier !)
L’information est de plus en plus horizontale et les internautes attachent plus d’importances aux actualités issues de leurs amis, de la même manière qu’un produit recommandé par nos proches nous conduira davantage à l’achat qu’une publicité.
Va-t-on vers un appauvrissement des actualités sur les réseaux sociaux ?
Le nombre d’utilisateurs progresse d’années en années. Les contenus en tout genre explosent donc dans le bon et le moins bon. Plus de choix, plus de niches spécialisées et des partages pluriels.
Comme sur n’importe quelle place publique, nous aurons toujours des prises de parole qui ne nous plaisent pas.
Mais… Contrairement à l’image véhiculée par les « vieux » médias jaloux, proportionnellement au volume, les contenus s’améliorent…
1. Les marques se font média et ont compris l’importance de bâtir et suivre des lignes éditoriales alternant promotions, conseils pratiques, relais d’actualités Marché, issues d’une veille stratégique construite. Sans forcément prendre la parole en permanence et multiplier les tweets sans intérêt, mais avec le souci de la qualité et de dévoiler les coulisses de l’entreprise. Il s’agit maintenant de souligner le savoir-faire et l’implication des équipes, plus que le joli packaging du produit fini. L’objectif, réunir et maintenir une communauté ayant la marque pour centre d’intérêt.
2. Les médias classiques, blogs et magazines ont clairement pris le virage des contenus travaillés, croustillants, chiffrés, diversifiés, visuellement percutants et surtout exclusifs pour séduire et fidéliser leur audience. Prenons le temps de chercher, les sources pertinentes existent et les passionnés travaillent avec sérieux. Leur crédibilité est en jeu.
3. Les usagers deviennent également média et s’attachent à partager et créer des contenus les représentant mais répondant également aux centres d’intérêt de leur proches, par souci du nombre d’engagement (donc par vanité, soyons honnête !
4. Et enfin, si les contenus de mauvaise qualité et leur hébergement sont de plus en plus décriés et mal notés. L’importance de l’e-réputation fait qu’on choisira demain nos sources d’actualité comme on choisit nos voyages, en jetant un coup d’œil à l’environnement, aux avis et en optant pour le positif.
En résumé, conservons notre méfiance face à des médias sociaux loin d’être parfaits. Eduquons les plus jeunes à multiplier, confronter les sources d’information, et prendre du recul face à l’immédiateté des affirmations ou le syndrome des « tous chanceux sauf moi ». Et enseignons au plus grognon qu’avec une curiosité bien placée, on peut construire des gazettes intelligentes.
Notre esprit critique français, très aiguisé, peut au moins reconnaître au pouce levé sa capacité à nous inciter à évaluer les choses positivement.
Les Trompettes de la Renommée, si bien décriées par Brassens, ne sont pas prêtes de s’essouffler.
Amicalement,
L’avocat du diable !